Directeur du mauvais movies

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Directeur du mauvais movies" fut le titre que Man Ray s'attribua au bas d'une lettre envoyée le 8 juin 1921 à Tristan Tzara, lettre reproduite en début d'ouvrage, que l'artiste avait ornée d'un morceau de pellicule montrant son visage, et d'un autre fragment en frontispice présentant un nu féminin. Place aux archives donc, dans cet opuscule qui bénéficie de l'apport de la dation Man Ray et de Noailles au Centre Georges Pompidou, et que les deux directeurs, spécialistes du cinéma expérimental, ont parfaitement su exploiter pour nous présenter les coulisses de l'oeuvre de l'auteur américain.

Car si les ouvrages sur Man Ray photographe ne manquent pas, la production cinématographique de l'artiste dadaïste puis surréaliste reste trop souvent mal connue. Le film, il est vrai, se prête mal à la publication, mais cet ouvrage tente en diversifiant l'iconographie (photogrammes, manuscrits, etc.), en jouant avec les reproductions de bandes de film, d'offrir au lecteur un outil d'analyse qui prolonge la projection.

Dans une première partie, Patrick de Haas dresse une première typologie esthétique des films de Man Ray, montrant comment, à partir des ciné-rayogrammes tel

Le Retour à la raison (1923), reposant sur la notion d'automatisme, l'artiste développe ensuite le principe d'improvisation avec des déambulations parisiennes caméra à la main (Emak Bakia, 1926), puis en vient aux films plus spécifiquement surréalistes, où le sens éclate en métaphores poétiques (L'Étoile de mer, 1928) pour aboutir au rêve romantique de l'oeuvre d'art totale, à l'occasion des ballets lumineux Orgues commandés par Paul Poiret lors de l'Exposition des arts décoratifs de 1925.

Chaque film est ensuite analysé, des documents inédits, des chutes de films tirées, des esquisses de scénario et une anthologie de textes forment autant de documents permettant de reconstituer la genèse des films et d'en mesurer la portée historique et esthétique.

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