Man Ray et l'esprit de Montparnasse

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L'époque est au renouveau, l'américain va largement y contribuer. Montparnasse est le point névralgique de cette activité culturelle, le berceau de ce que l'on nomme «l'école de Paris» et Man Ray en est le dénominateur commun. Artiste protéiforme, il apparaît comme le liant entre les écrivains, poètes, artistes et collectionneurs de toutes nationalités qui peuplent alors Paris, l'incarnation du cosmopolitisme de la capitale.


l'auteur évoque l'arrivée de Man Ray à Paris, son installation, ses rencontres, notamment amoureuses, et son évolution artistique progressive du dadaïsme au surréalisme. Peu de place est laissée à l'œuvre elle-même, l'artiste est surtout décrit comme ce dandy mondain autour duquel gravitent toutes les personnalités majeures ou secondaires que compte alors Montparnasse, Tzara, Breton, Foujita, Lee Miller, Kiki, etc. Herbert Lottman tente ici de faire la «biographie» du Montparnasse de l'entre-deux-guerres, empruntant au style qu'il a pratiqué avec bonheur à de nombreuses reprises.

Le récit fourmille d'anecdotes et s'attache à décrire très précisément la topographie du «Quartier», des ateliers d'artistes aux cafés et autres lieux de divertissement. Si ces précisions documentent bien la vie telle qu'elle pouvait l'être dans le quartier et les conditions de création artistique, les longs passages consacrés à la vie sentimentale tumultueuse de Man Ray, se justifient plus difficilement.

Ne sommes-nous pas alors dans l'aspect le plus anecdotique de la biographie d'artiste ? Cet ouvrage ne vise pas en fait à une analyse de la création artistique d'alors. Son propos tient davantage dans la suggestion du bouillonnement intellectuel qui animait le «Quartier» dans ces années. Herbert Lottman réalise ici un ouvrage hybride, entre la biographie d'artiste et la peinture d'une atmosphère, celle du Montparnasse de l'entre-deux-guerres, entre le roman et le journal.

Raphaële Stopin

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